tions, et pas trop effrayée, regardait à travers les branches.
Lorsqu’elle eut considéré pendant quelques instants les deux explorateurs, dont l’aspect lui parut rassurant sans doute, la petite fille se leva, courut à eux, et leur tendant les mains, d’un geste plein d’une subite confiance :
« Vous n’êtes pas méchants ? leur dit-elle d’une voix douce comme cette langue italienne qu’elle parlait. Vous ne me ferez pas de mal ? Il ne faut pas que j’aie peur ?
— Non, répondit le comte en italien. Nous ne sommes et nous ne voulons être pour toi que des amis ! »
Puis, après avoir considéré un instant la gentille fillette. « Comment t’appelles-tu, mignonne ? lui demanda-t-il.
— Nina.
— Nina, peux-tu nous dire où nous sommes ?
— À Madalena, répondit la petite fille. C’est là que j’étais, quand tout a changé, et tout d’un coup ! »
Madalena était une île située près de Caprera, au nord de la Sardaigne, maintenant disparue dans l’immense désastre.
Quelques demandes, suivies de quelques réponses faites très-intelligemment, apprirent au comte Timascheff que la petite Nina était seule sur l’îlot, qu’elle était sans parents, qu’elle gardait un troupeau de chè-