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statues, stèles, disposés sans aucun ordre et en dehors de toute préoccupation d’art.

Le comte Timascheff et ses deux compagnons, après avoir contourné ce mur d’enceinte, arrivèrent devant une étroite porte, toute ouverte, qu’ils franchirent aussitôt.

Une seconde porte, ouverte aussi, leur permit de pénétrer à l’intérieur du marabout. Les murailles en étaient sculptées à la mode arabe, mais ces enjolivures n’avaient aucune valeur.

Au milieu de l’unique salle du marabout s’élevait un tombeau d’une grande simplicité. Au-dessus s’épanouissait une énorme lampe d’argent, contenant encore plusieurs litres d’huile, et dans laquelle plongeait une longue mèche allumée.

C’était la lumière de cette lampe qui, pendant la nuit, avait frappé l’œil du capitaine Servadac.

Le marabout était inhabité. Son gardien — s’il en avait jamais eu un — s’était sans doute enfui au moment de la catastrophe. Quelques cormorans s’y étaient réfugiés depuis, et encore ces sauvages oiseaux s’envolèrent-ils à tire-d’aile vers le sud, lorsque les explorateurs y pénétrèrent.

Un vieux livre de prières était posé sur un angle du tombeau. Ce livre, écrit en langue française, était ouvert au rituel spécial de l’anniversaire du 25 août.

Une révélation se fit aussitôt dans l’esprit du capitaine Servadac. Le point de la Méditerranée qu’occu-