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— Et une Méditerranée, » ajouta le comte Timascheff.

Autant de questions à résoudre. En tout cas, il paraissait certain que, à cette époque, la terre s’éloignait peu à peu du soleil, et qu’une chute à la surface de ce centre attractif n’était plus à craindre.

Mais que restait-il de ce continent africain dont la goëlette cherchait à retrouver au moins les débris ?

Vingt-quatre heures après avoir quitté l’île, la Dobryna avait évidemment passé devant les points qu’auraient dû occuper, sur la côte algérienne, Tenez, Cherchell, Koleah, Sidi-Ferruch. Cependant, pas une de ces villes n’avait apparu dans le champ des lunettes. La mer s’étendait à l’infini, là où le continent aurait dû arrêter ses flots.

Le lieutenant Procope n’avait pu se tromper, cependant, sur la direction qu’il avait donnée à la Dobryna. En tenant compte des indications de la boussole, de l’orientation assez constante des vents, de la vitesse de la goëlette, relevée au loch, en même temps que du parcours effectué, ce jour-là, à la date du 2 février, il pouvait se dire par 36° 47′ de latitude et 0° 44′ de longitude, c’est-à-dire à la place qu’aurait dû occuper la capitale de l’Algérie.

Et Alger, aussi bien que Tenez, Cherchell, Koleah, Sidi Ferruch, s’était abîmée dans les profondeurs du globe.

Le capitaine Servadac, sourcils froncés, dents ser-