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— À quel usage cet argent doit-il être employé ?…

— Je ne le sais pas davantage.

— Et comment avez-vous été chargé de me remettre une somme aussi considérable.

— Lisez. »

Le notaire tendit une lettre, qui ne contenait que ces quelques lignes :

« Maître Nick, notaire à Montréal, voudra bien remettre au président du comité réformiste de Laval, à la villa Montcalm, le restant de la somme qui solde notre compte dans son étude.

« 2 septembre 1837.
« J. B. J. »


M. de Vaudreuil regardait le notaire, sans rien comprendre à cet envoi qui lui était personnellement adressé.

« Maître Nick, où cette lettre a-t-elle été mise à la poste ?… demanda-t-il.

— À Saint-Charles, comté de Verchères ! »

Clary avait pris la lettre. Elle en examinait maintenant l’écriture. Peut-être était-elle de la même main que la lettre qui venait de prévenir M. de Vaudreuil de la visite de ses amis Vincent Hodge, Clerc et Farran ?… Il n’en était rien.

Aucune ressemblance manuscrite entre les deux lettres — ce que Mlle de Vaudreuil fit observer à son père.

« Vous ne soupçonnez pas, monsieur Nick, demanda-t-elle, quel pourrait être le signataire de cette lettre, qui se cache sous ces simples initiales J. B. J. ?…

— Aucunement, mademoiselle Clary.

— Et, pourtant, ce n’est pas la première fois que vous êtes en rapport avec cette personne.

— Évidemment !…