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dreuil avait été transporté dans cette maison, à quelques centaines de pas. Il lui fallut faire face aux deux coquins, qui avaient abandonné Bridget pour se jeter sur lui. Leurs cris venaient d’être entendus en amont de la route. Cinq ou six volontaires accouraient pour leur prêter assistance. Il n’était que temps pour Clary et Bridget de se réfugier à Maison-Close.

« Fuyez !… fuyez ! cria Vincent Hodge. Je saurai bien leur échapper ! »

Bridget et Clary remontèrent rapidement la route, tandis que Vincent Hodge, aussi résolu que vigoureux, terrassait ses agresseurs que l’ivresse rendait moins redoutables. Et, avant que leurs camarades les eussent rejoints, il bondit vers le fourré au milieu de coups de feu qui lui furent tirés sans l’atteindre.

Bientôt, Bridget frappait à la porte de Maison-Close, qui s’ouvrait immédiatement, elle faisait entrer la jeune fille, et tombait dans les bras de son fils.


IV
les huit jours qui suivent.


Maison-Close avait donc offert un abri — précaire, sans doute — à M. et à Mlle de Vaudreuil. Tous deux se trouvaient sous le toit de la « Famille-Sans-Nom », près de la femme et du fils du traître. S’ils ignoraient encore quels liens rattachaient à Simon Morgaz cette vieille femme et ce jeune homme qui risquaient leur vie en leur donnant asile, Bridget et Jean ne le savaient que trop ! Et, ce qu’ils redoutaient surtout, c’était qu’un hasard ne vînt l’apprendre à leurs hôtes !