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Maître Nick dut alors se résigner, puisqu’il ne pouvait faire autrement, et il reçut l’accolade des guerriers de sa tribu qu’il eût volontiers envoyés au diable.

Pendant la soirée, il y eut danses des garçons et des filles, qui s’en donnèrent à toutes « gigues », comme on disait en Canada, surtout dans les rondes à la mode française, accompagnées de ce joyeux refrain :

Dansons à l’entour,
Toure-toure,
Dansons à l’entour !

et aussi dans les « scotch-reels » d’origine écossaise, qui étaient si recherchés au commencement du siècle.

Et, c’est de cette façon que se termina le deuxième jour de fête à la ferme de Chipogan.


XII
le festin.


Le grand jour était arrivé — le dernier aussi des cérémonies successives de baptême, de communion et de mariage, qui avaient mis en joie les hôtes de Chipogan. Le mariage de Rose Harcher et de Bernard Miquelon, après avoir été célébré pendant la matinée devant l’officier de l’état civil, le serait ensuite à l’église. Par suite, dans l’après-midi, le repas de noces réunirait les convives dont le nombre s’était considérablement accru dans les circonstances que l’on connaît. Vraiment, il était temps d’en finir, ou le comté de Laprairie et même le district de Montréal eussent pris place à la table hospitalière de Thomas Harcher.