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— Ne doit-il pas venir à la ferme de Chipogan ?

— Cela est vrai.

— Mon frère pourrait-il me faire savoir si Nicolas Sagamore est arrivé ?

— Pas encore, répondit Thomas Harcher. Nous ne l’attendons que demain, pour dresser le contrat de mariage de ma fille Rose et de Bernard Miquelon.

— Je remercie mon frère de m’avoir renseigné.

— Est-ce que vous aviez une communication importante à faire à maître Nick ?

— Très importante, répondit le Huron. Demain donc, les guerriers de la tribu quitteront notre village de Walhatta et viendront lui rendre visite.

— Vous serez les bien reçus à la ferme de Chipogan, » répondit Thomas Harcher.

Sur quoi, le Huron, tendant de nouveau la main au fermier, se retira gravement.

Il n’était pas parti depuis un quart d’heure, que la porte de la cour se rouvrait. Cette fois, c’était Jean, dont la présence fut accueillie par d’unanimes cris de joie.

Thomas et Catherine Harcher, leurs enfants, leurs petits-enfants, se précipitèrent vers lui, et il fallut un peu de temps pour répondre aux compliments de tout ce monde, si heureux de le revoir. Les poignées de mains, les embrassades, s’échangèrent pendant cinq bonnes minutes.

L’heure pressant, M. de Vaudreuil, Clary et Jean ne purent échanger que quelques mots. D’ailleurs, puisqu’ils devaient passer ensemble trois jours à la ferme, ils auraient tout le loisir de s’entretenir de leurs affaires. Thomas Harcher et sa femme avaient hâte de se rendre à l’église. On n’avait que trop fait attendre le curé. Le parrain et la marraine étaient là. Il fallait partir.

« En route ! En route ! criait Catherine, qui allait de l’un à l’autre, gourmandant et ordonnant. Allons, mon fils, dit-elle à