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face au drapeau.

évolua de manière à conserver le milieu de la passe.

Après avoir visité quelques barques de pêche qui faisaient route vers le large, le Falcon attendait à l’entrée de l’inlet. Selon toute probabilité, l’Ebba n’avait pas la prétention de sortir inaperçue, ni de forcer de voile pour se soustraire aux formalités qui concernaient tous les navires du Pamplico-Sound. Ce n’était pas un simple voilier qui aurait pu échapper à la poursuite d’un bâtiment de guerre, et si la goélette n’obéissait pas à l’injonction de mettre en panne, un ou deux projectiles l’y eussent bientôt contrainte.

En ce moment, une embarcation, portant deux officiers et une dizaine de matelots, se détacha du croiseur ; puis, ses avirons bordés, elle fila de façon à couper la route de l’Ebba.

Le comte d’Artigas, de la place qu’il occupait à l’arrière, regarda insoucieusement cette manœuvre, après avoir allumé un cigare de pur havane.

Lorsque l’embarcation ne fut plus qu’à une demi-encablure, un des hommes se leva et agita un pavillon.

« Signal d’arrêt, dit l’ingénieur Serkö.