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la goélette ebba.

moindre souci des précautions ordonnées par l’administration, ni des éventualités auxquelles il serait exposé, si l’on trouvait à son bord Thomas Roch et le gardien Gaydon.

Vers neuf heures, les dernières manœuvres furent achevées. L’équipage de la goélette vira au cabestan. La chaîne remonta à travers l’écubier, et, au moment où l’ancre était à pic, les voiles furent rapidement bordées.

Quelques instants plus tard, sous ses deux focs, sa trinquette, sa misaine, sa grande voile et ses flèches, l’Ebba mit le cap à l’est, afin de doubler la rive gauche de la Neuze.

À vingt-cinq kilomètres de New-Berne, l’estuaire se coude brusquement, et, sur une étendue à peu près égale, remonte vers le nord-ouest en s’élargissant. Après avoir passé devant Croatan et Havelock, l’Ebba atteignit le coude, et fila dans la direction du nord en serrant le vent le long de la rive gauche. Il était onze heures, lorsque, favorisée par la brise, et n’ayant rencontré ni le croiseur ni les steam-launches, elle évolua à la pointe de l’île de Sivan, au-delà de laquelle se développe le Pamplico-Sound.

Cette vaste surface liquide mesure une centaine