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la goélette ebba.

puisqu’il se contentait d’une goélette pour ses excursions maritimes, même lorsqu’il franchissait les limites de l’Atlantique.

Ce matin-là, le vent soufflait de l’ouest en petite brise. L’Ebba serait donc favorisée, d’abord pour sortir de l’estuaire de la Neuze, ensuite pour atteindre, à travers le Pamplico-Sound, un de ces inlets – sortes de détroits – qui établissent la communication entre le lac et la haute mer.

Deux heures après, l’Ebba se balançait encore sur son ancre, dont la chaîne commençait à raidir avec la marée descendante. La goélette, évitée de jusant, présentait son avant à l’embouchure de la Neuze. La petite bouée qui, la veille, flottait par bâbord, devait avoir été relevée pendant la nuit, car on ne l’apercevait plus dans le clapotis du courant.

Soudain, un coup de canon retentit à la distance d’un mille. Une légère fumée couronna les batteries de la côte. Quelques détonations lui répondirent, envoyées par les pièces échelonnées sur la chaîne des longues îles, du côté du large.

À ce moment, le comte d’Artigas et l’ingénieur Serkö parurent sur le pont.