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face au drapeau.

capitaine Spade n’aurait pas le temps de gagner la porte de l’enceinte, de la franchir, de la refermer derrière lui…

Du reste, il n’eut pas le loisir de réfléchir à ce sujet. Un bruit de pas sur le sable indiquait que Gaydon gagnait le pavillon. Le mieux était de se précipiter sur lui, d’étouffer ses cris avant qu’il eût pu donner l’alarme, de le mettre dans l’impossibilité de se défendre. À quatre, à cinq même, on aurait aisément raison de sa résistance, et on l’entraînerait hors du parc. Quant à l’enlèvement de Thomas Roch, il n’offrirait aucune difficulté, puisque ce malheureux dément n’aurait même pas connaissance de ce que l’on ferait de lui.

Cependant Gaydon venait de tourner le massif, et se dirigeait vers le perron. Mais, au moment où il mettait le pied sur la première marche, les quatre matelots s’abattirent sur lui, l’étendirent à terre sans lui avoir laissé la possibilité de pousser un cri, le bâillonnèrent avec un mouchoir, lui appliquèrent un bandeau sur les yeux, lui lièrent les bras et les jambes, et si étroitement qu’il fut réduit à ne plus être qu’un corps inerte.

Deux des hommes restèrent à son côté, tandis que le