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face au drapeau.

prenant garde que le bruit d’une pierre heurtée ou d’une branche écrasée révélât leur présence. Ils gagnèrent ainsi du côté du pavillon, de manière à atteindre la porte latérale, près de laquelle la fenêtre s’éclairait à travers les plis de ses rideaux.

Mais, si cette porte était close, comment pénétrerait-on dans la chambre de Thomas Roch ? c’est ce qu’avait dû se demander le capitaine Spade. Puisqu’il ne possédait pas une clé qui pût l’ouvrir, ne serait-il pas nécessaire de casser une des vitres de la fenêtre, d’en faire jouer l’espagnolette d’un tour de main, de se précipiter dans la chambre, d’y surprendre Gaydon par une brusque agression, de le mettre hors d’état d’appeler à son secours. Et, en effet, comment procéder d’une autre façon ?…

Néanmoins, ce coup de force présentait certains dangers. Le capitaine Spade s’en rendait parfaitement compte, en homme auquel, d’ordinaire, la ruse allait mieux que la violence.

Mais il n’avait pas le choix. L’essentiel, d’ailleurs, c’était d’enlever Thomas Roch, — Gaydon par surcroît, conformément aux intentions