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double enlèvement.

même d’appeler au secours, seraient victimes de cet enlèvement qu’allait tenter le capitaine Spade au profit du comte d’Artigas.

L’étranger et son compagnon se dirigèrent alors vers une petite anse où les attendait un des canots de l’Ebba. La goélette était mouillée à deux encablures, ses voiles serrées dans leurs étuis jaunâtres, ses vergues régulièrement apiquées, ainsi que cela se fait à bord des yachts de plaisance. Aucun pavillon ne se déployait au-dessus du couronnement. En tête du grand mât flottait seulement une légère flamme rouge que la brise de l’est, qui tendait à calmir, déroulait à peine.

Le comte d’Artigas et le capitaine Spade embarquèrent dans le canot. Quatre avirons les eurent en quelques instants conduits à la goélette où ils montèrent par l’échelle latérale.

Le comte d’Artigas regagna aussitôt sa cabine à l’arrière, tandis que le capitaine Spade se rendait à l’avant afin de donner ses derniers ordres.

Arrivé près du gaillard, il se pencha au-dessus des bastingages de tribord et chercha du regard un objet qui surnageait à quelques brasses.