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le comte d'artigas.

une dernière fois le jardin le long du mur inférieur.

« Je n’avais point exagéré, monsieur le comte, déclara le directeur. Il est constant que la maladie de Thomas Roch fait chaque jour de nouveaux progrès. À mon avis, sa folie est déjà incurable. Mît-on à sa disposition tout l’argent qu’il demande, on n’en pourrait rien tirer…

— C’est probable, répondit le comte d’Artigas, et cependant, si ses exigences financières vont jusqu’à l’absurde, il n’en a pas moins inventé un engin d’une puissance pour ainsi dire infinie…

— C’est l’opinion des personnes compétentes, monsieur le comte. Mais ce qu’il a découvert ne tardera pas à disparaître avec lui dans une de ces crises qui deviennent plus intenses et plus fréquentes. Bientôt, même, le mobile de l’intérêt, le seul qui semble avoir survécu dans son âme, disparaîtra…

— Restera peut-être le mobile de la haine ! » murmura le comte d’Artigas, au moment où le capitaine Spade venait de le rejoindre devant la porte du jardin.