Page:Verne - Face au drapeau, Hetzel, 1915.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

34
face au drapeau.

— Mais ne craignez-vous pas que son secret ne lui échappe ?… » répliqua le comte d’Artigas.

Et cela fut dit avec tant de vivacité que Gaydon ne put retenir un regard de défiance dont ne parut point s’inquiéter cet impénétrable personnage.

« Il n’y a rien à craindre, répondit-il, et aucune promesse n’arrachera son secret à Thomas Roch !… Tant qu’on ne lui aura pas mis dans la main les millions qu’il exige…

— Je ne les ai pas sur moi », répondit tranquillement le comte d’Artigas.

Gaydon revint à son pensionnaire, et, comme la première fois, le touchant à l’épaule :

« Thomas Roch, dit-il, voici des étrangers qui se proposent d’acheter votre découverte… »

Thomas Roch se redressa.

« Ma découverte… s’écria-t-il, mon explosif… mon déflagrateur ?… »

Et une animation croissante indiquait bien l’imminence de cette crise dont Gaydon avait parlé, et que provoquaient toujours les questions de ce genre.

« Combien voulez-vous me l’acheter… combien ?… » ajouta Thomas Roch.

Il n’y avait aucun inconvénient à lui