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le comte d'artigas.

meules de sable et l’abattit. Un cri de joie lui échappa.

« Par terre !… Le bastion par terre !… Mon explosif a tout détruit d’un seul coup ! »

Thomas Roch s’était relevé, le feu du triomphe brillait dans ses yeux.

« Vous le voyez, dit le directeur en s’adressant au comte d’Artigas, l’idée de son invention ne l’abandonne jamais…

— Et mourra avec lui ! affirma le gardien.

— Ne pourriez-vous, Gaydon, l’amener à causer de son Fulgurateur ?…

— Si vous m’en donnez l’ordre, monsieur le directeur… j’essaierai…

— Je vous le donne, car je crois que cela peut intéresser le comte d’Artigas…

— En effet, répondit le comte d’Artigas, sans que sa froide physionomie laissât rien voir des sentiments qui l’agitaient.

— Je dois vous prévenir que je risque d’occasionner une nouvelle crise… fit observer le gardien.

— Vous arrêterez la conversation lorsque vous le jugerez convenable. Dites à Thomas Roch qu’un étranger désire traiter avec lui de l’achat de son Fulgurateur…