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face au drapeau.

de mètres du bâtiment pour que celui-ci soit anéanti du coup.

Le moment est venu.

« Thomas Roch ! » s’écrie l’ingénieur Serkö.

Il lui montre du doigt le croiseur. Celui-ci gagne lentement vers la pointe nord-ouest et n’est plus qu’à une distance comprise entre quatre et cinq milles…

Thomas Roch fait un signe affirmatif, indiquant d’un geste qu’il veut être seul devant le chevalet.

Ker Karraje, le capitaine Spade et les autres reculent d’une cinquantaine de pas.

Alors, Thomas Roch débouche l’étui de verre qu’il tient de la main droite, verse successivement sur les trois engins, par une ouverture ménagée à leur tige, quelques gouttes du liquide, qui se mêle à la matière fusante…

Quarante-cinq secondes s’écoulent, — temps nécessaire pour que la combinaison se produise, — quarante-cinq secondes pendant lesquelles il semble que mon cœur ait cessé de battre…

Un effroyable sifflement déchire l’air, et les trois engins, décrivant une courbe très allongée à cent mètres dans l’air, dépassent le croiseur…