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encore quelques heures.

observe la limpidité du liquide que cet étui renferme. J’ai un instant l’envie de me précipiter dans le laboratoire, de saisir ces tubes, de les briser… Mais Thomas Roch n’aurait-il pas le temps d’en fabriquer d’autres ?… Mieux vaut m’en tenir à mon premier projet.

Je pousse la porte, j’entre, et je dis :

« Thomas Roch ?… »

Il ne m’a pas vu, il ne m’a pas entendu.

« Thomas Roch ?… » répétai-je.

Il relève la tête, se retourne, me regarde…

« Ah ! c’est vous, Simon Hart ! » répond-il d’un ton calme, — indifférent même.

Il connaît mon nom. L’ingénieur Serkö a voulu lui apprendre que c’était, non le gardien Gaydon, mais Simon Hart, qui le surveillait à Healthful-House.

« Vous savez ?… dis-je.

— Comme je sais dans quel but vous avez rempli près de moi ces fonctions… Oui ! vous aviez l’espoir de surprendre un secret qu’on n’avait pas voulu m’acheter à son prix ! »

Thomas Roch n’ignore rien, et peut-être est-il préférable que cela soit, eu égard à ce que je veux lui dire.