Page:Verne - Face au drapeau, Hetzel, 1915.djvu/326

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

318
face au drapeau.

projette ses rayons à travers une étroite fenêtre de la devanture.

Sauf à cette place, la berge méridionale est obscure tandis que, à l’opposé, Bee-Hive est en partie éclairée jusqu’à la paroi du nord. À l’ouverture supérieure de la voûte, au-dessus de l’obscur lagon, brillent quelques scintillantes étoiles. Le ciel est pur, la tempête s’est apaisée, le tourbillon des bourrasques ne pénètre plus à l’intérieur de Back-Cup.

Arrivé près du laboratoire, je rampe le long de la paroi et, après m’être haussé jusqu’à la vitre, j’aperçois Thomas Roch…

Il est seul. Sa tête, vivement illuminée, se présente de trois quarts. Si ses traits sont tirés, si le pli de son front est plus accusé, du moins sa physionomie dénote une tranquillité parfaite, une pleine possession de lui-même. Non ! ce n’est plus le pensionnaire du pavillon 17, le fou de Healthful-House, et je me demande s’il n’est pas radicalement guéri, s’il n’y a plus à redouter que sa raison sombre dans une dernière crise ?…

Thomas Roch vient de poser sur un établi deux étuis de verre, et il en tient un troisième à la main. En l’exposant à la lumière de l’ampoule, il