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face au drapeau.

Et je pense bien que les pirates songent à abandonner Back-Cup…

Cependant, ne voulant point se laisser, par mes observations, mettre au pied du mur :

« Il nous restera toujours le tug, dit-il, et ce que l’Ebba ne pourrait plus faire, il le ferait…

— Le tug !… me suis-je écrié. Si l’on connaît les secrets de Ker Karraje, serait-il admissible qu’on ne connût pas aussi l’existence du bateau sous-marin du comte d’Artigas ?… »

L’ingénieur Serkö me jette un regard soupçonneux.

« Monsieur Simon Hart, dit-il, vous me paraissez pousser un peu loin vos déductions…

— Moi, monsieur Serkö ?…

— Oui… et je trouve que vous parlez de tout cela en homme qui en saurait plus long qu’il ne convient ! »

Cette remarque me coupe net. Il est évident que mon argumentation risque de donner à penser que j’ai pu être pour une part dans ces derniers événements. Les yeux de l’ingénieur Serkö sont implacablement dardés sur moi, ils me percent le crâne, ils me fouillent le cerveau…