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le sword aux prises avec le tug.

N’était-ce pas la porte par laquelle j’allais m’échapper de cette prison ?… N’était-ce pas la liberté qui m’attendait au large ?…

Le Sword se mut en douceur vers l’orifice…

Ah !… l’horrible malchance, et comment avais-je pu résister à ce coup ?… Comment mon cœur ne s’était-il pas brisé ?…

Une vague lueur apparaissait à travers les profondeurs du tunnel, moins de vingt mètres en avant. Cette lumière, qui s’avançait sur nous, ne pouvait être que la lumière projetée par le look-out du bateau sous-marin de Ker Karraje.

« Le tug !… ai-je crié. Lieutenant… voici le tug qui rentre à Back-Cup !…

— Machine arrière ! » ordonna le lieutenant Davon.

Et le Sword recula au moment où il allait s’engager à travers le tunnel.

Peut-être une chance nous restait-elle d’échapper, car d’une main rapide, le lieutenant avait éteint notre fanal, et il était possible que ni le capitaine Spade ni aucun de ses compagnons n’eussent aperçu le Sword… Peut-être, en s’écartant, livrerait-il passage au tug… Peut-être sa masse obscure se confondrait-elle