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face au drapeau.

« Votre avis !… me demanda le lieutenant Davon.

— Nous sommes trop au nord… L’orifice est dans l’ouest de la caverne.

— Il n’y a personne sur les berges ?…

— Personne.

— C’est au mieux, monsieur Hart. Nous allons rester à fleur d’eau. Puis, lorsque le Sword, sur votre indication, sera devant la paroi, il se laissera couler… »

C’était le meilleur parti à prendre, et le pilote mit le Sword dans l’axe même du tunnel, après l’avoir éloigné de la berge dont il l’avait trop rapproché. La barre fut redressée légèrement, et, poussé par son hélice, l’appareil se mit en bonne direction.

Lorsque nous n’étions plus qu’à une dizaine de mètres, je commandai de stopper. Dès que le courant fut interrompu, le Sword s’arrêta, ouvrit ses prises d’eau, remplit ses réservoirs, s’enfonça avec lenteur.

Alors le fanal du périscope fut remis en activité, et, désignant dans la partie sombre de la paroi une sorte de cercle noir qui ne réfléchissait pas les rayons du fanal :

« Là… là… le tunnel ! » m’écriai-je.