Je rencontre souvent l’ingénieur Serkö, alors que mes promenades m’amènent aux environs de Bee-Hive. Cet homme se montre chaque fois disposé à s’entretenir avec moi… sur le ton d’une impertinente légèreté, il est vrai.
Nous causons de choses et d’autres, — rarement de ma situation, à propos de laquelle il est inutile de récriminer, ce qui m’attirerait de nouvelles railleries.
— 22 octobre. — Aujourd’hui, j’ai cru devoir demander à l’ingénieur Serkö si la goélette avait repris la mer avec le tug.
« Oui, monsieur Simon Hart, répondit-il, et, quoique le temps soit détestable au large, de vrais coups de chien, n’ayez point de crainte pour notre chère Ebba !…
— Est-ce que son absence doit se prolonger ?…
— Nous l’attendons sous quarante-huit heures… C’est le dernier voyage que le comte d’Artigas s’est décidé à entreprendre avant que les tempêtes de l’hiver aient rendu ces parages absolument impraticables.
— Voyage d’agrément… ou d’affaires ?… » ai-je répliqué.