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face au drapeau.

me serait possible de fuir !… Il est vrai… une fois dehors, il me faudrait attendre qu’un navire passât en vue… Mon évasion serait vite connue à Bee-Hive… Je ne tarderais pas à être repris… à moins que… j’y pense… le canot… le canot de l’Ebba, qui est remisé au fond de la crique… Si je parvenais à m’en emparer… à sortir des passes… à me diriger vers Saint-Georges ou Hamilton… »

Dans la soirée, — il était neuf heures environ, — je suis allé m’étendre sur un tapis de sable, au pied de l’un des piliers, une centaine de mètres à l’est du lagon. Peu d’instants après, des pas d’abord, des voix ensuite, se sont fait entendre à courte distance.

Blotti de mon mieux derrière la base rocheuse du pilier, je prête une oreille attentive…

Ces voix, je les reconnais. Ce sont celles de Ker Karraje et de l’ingénieur Serkö. Ces deux hommes se sont arrêtés et causent en anglais, — langue qui est généralement employée à Back-Cup. Il me sera donc possible de comprendre ce qu’ils disent.

Précisément, il est question de Thomas Roch, ou plutôt de son Fulgurateur.

« Dans huit jours, dit Ker Karraje, je compte prendre