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face au drapeau.

d’un coup brusque, escortée des squales qui s’immergent à sa suite. La corde du harpon se déroule sur une longueur de cinquante à soixante mètres. Il n’y a plus qu’à haler dessus, et l’animal reviendra du fond pour exhaler son dernier souffle à la surface.

C’est ce qu’exécutent le Malais et ses camarades, sans y mettre trop de hâte, de manière à ne point arracher le harpon des flancs de la baleine, qui ne tarde pas à reparaître près de la paroi où s’ouvre l’orifice du tunnel.

Frappé à mort, l’énorme mammifère se démène dans une agonie furieuse, lançant des gerbes de vapeurs, des colonnes d’air et d’eau mélangées d’un flux de sang. Et alors, d’un terrible coup, il envoie un des squales tout pantelant sur les roches.

Par suite de la secousse, le harpon s’est détaché de son flanc et le cachalot plonge encore. Quand il revient une dernière fois, c’est pour battre les eaux d’un revers de queue si formidable qu’une forte dépression se produit, laissant voir en partie l’entrée du tunnel.

Les requins se précipitent alors sur leur