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pendant cinq semaines.

Personne, je le répète, ne m’a gêné dans mes promenades quotidiennes. De la partie matérielle de l’existence je n’ai aucunement à me préoccuper. Mes repas viennent avec une régularité réglementaire de la cuisine du comte d’Artigas, — nom et titre dont je ne me suis pas déshabitué et que parfois je lui donne encore. Que sur la question de nourriture je ne sois pas difficile, d’accord ; mais il serait injuste néanmoins de formuler la moindre plainte à ce sujet. L’alimentation ne laisse rien à désirer, grâce aux approvisionnements renouvelés à chaque voyage de l’Ebba.

Il est heureux aussi que la possibilité d’écrire ne m’ait jamais manqué pendant ces longues heures de désœuvrement. J’ai donc pu consigner sur mon carnet les plus menus faits depuis l’enlèvement de Healthful-House et tenir mes notes jour par jour. Je continuerai ce travail tant que la plume ne me sera pas arrachée des mains. Peut-être servira-t-il dans l’avenir à dévoiler les mystères de Back-Cup.

Du 5 au 25 juillet. — Deux semaines d’écoulées, et aucune tentative, pour me rapprocher de Thomas Roch, n’a pu réussir. Il est évident que des mesures sont prises pour le soustraire