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face au drapeau.

s’approvisionnait pendant ses relâches aux États-Unis.

On devine sans peine ce qui s’était passé dans la nuit du 19 au 20. Si le trois-mâts, qui ne pouvait se déplacer faute de vent, n’était plus en vue au lever du jour, c’est qu’il avait été abordé par le tug, attaqué par la goélette, pillé, coulé avec son équipage… Et c’est une partie de sa cargaison qui se trouvait à bord de l’Ebba, alors qu’il avait disparu dans les abîmes de l’Atlantique !…

En quelles mains je suis tombé, et comment finira cette aventure ?… Pourrai-je jamais m’échapper de cette prison de Back-Cup, dénoncer ce faux comte d’Artigas, délivrer les mers des pirates de Ker Karraje ?…

Et, si terrible qu’il soit déjà, Ker Karraje ne le sera-t-il pas plus encore, en cas qu’il devienne possesseur du Fulgurateur Roch ?… Oui, cent fois ! S’il utilise ces nouveaux engins de destruction, aucun bâtiment de commerce ne pourra lui résister, aucun navire de guerre échapper à une destruction totale.

Je reste longtemps obsédé de ces réflexions que me suggère la révélation du nom de Ker Karraje. Tout ce que je connaissais de ce fa-