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ker karraje.

qui était assigné pour la réapparition.

Trois heures s’écoulèrent… le bateau n’avait pas remonté à la surface de la mer.

Ce que l’on ne pouvait savoir, c’est que, d’accord avec le comte d’Artigas et l’ingénieur Serkö, cet appareil, destiné au remorquage secret de la goélette, ne devait réémerger qu’à plusieurs milles de là. Mais, excepté chez ceux qui étaient dans le secret, il n’y eut doute pour personne qu’il eût péri par suite d’un accident survenu soit à sa coque, soit à sa machine. À bord de l’Ebba, la consternation fut remarquablement jouée, tandis qu’elle était des plus réelles à bord des autres bâtiments. On fit des sondages, on envoya des scaphandriers sur le parcours supposé du bateau. Recherches vaines, il ne parut que trop certain qu’il était englouti dans les profondeurs de l’Atlantique.

À deux jours de là, le comte d’Artigas reprenait la mer, et, quarante-huit heures plus tard, il retrouvait le tug à l’endroit convenu d’avance.

Voilà comment Ker Karraje devint possesseur d’un admirable engin, qui fut destiné à cette double fonction : le remorquage de la