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face au drapeau.

En continuant ma promenade, je distingue sur le côté septentrional du lagon les habitations de cette colonie de troglodytes, – ne méritent-ils pas ce nom ? Cette partie de la caverne, qui est appelée Bee-Hive, c’est-à-dire « la Ruche », justifie pleinement cette qualification. En effet, là sont creusées de main d’homme plusieurs rangées d’alvéoles, dans le massif calcaire des parois, et dans lesquels demeurent ces guêpes humaines.

Vers l’est, la disposition de la caverne est très différente. De ce côté, se profilent, se dressent, se multiplient, se contournent, des centaines de piliers naturels, qui soutiennent l’intrados de la voûte. Une véritable forêt d’arbres de pierre, dont la superficie s’étend jusqu’aux extrêmes limites de la caverne. À travers ces piliers s’entrecroisent des sentiers sinueux, qui permettent d’atteindre le fond de Back-Cup.

À compter les alvéoles de Bee-Hive, on peut chiffrer de quatre-vingts à cent le nombre des compagnons du comte d’Artigas.

Précisément, devant l’une de ces cellules, isolée des autres, se tient ce personnage que le capitaine Spade et l’ingénieur Serkö ont rejoint