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face au drapeau.

Plusieurs matelots de l’Ebba sont occupés à débarquer les ballots, à vider la cale du tug, lequel stationne à fleur d’eau le long d’une petite jetée de pierre.

Un demi-jour, auquel mes yeux s’habituent graduellement, éclaire la caverne, qui est ouverte à la partie centrale de sa voûte.

« C’est par là, me dis-je, que s’échappaient ces vapeurs, ou plutôt cette fumée, qui nous a signalé l’îlot à une distance de trois ou quatre milles. »

Et, à l’instant même, toute cette série de réflexions me traverse l’esprit.

« Ce n’est donc pas un volcan, comme on l’a cru, ce Back-Cup, comme je l’ai cru moi-même… Les vapeurs, les flammes qui ont été aperçues, il y a quelques années, n’étaient qu’artificielles. Les grondements qui épouvantèrent les pêcheurs bermudiens n’avaient point pour cause une lutte des forces souterraines… Ces divers phénomènes étaient factices… Ils se manifestaient à la seule volonté du maître de cet îlot, de celui qui voulait en éloigner les habitants installés sur son littoral… Et il y a réussi, ce comte d’Artigas… Il est resté l’unique maître de Back-Cup… Rien