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back-cup.

Je me demande si l’Ebba va se risquer à travers cette sinueuse passe…

Non, l’hypothèse la plus acceptable, c’est que, après une relâche de quelques heures, — et encore ne devinai-je pas à quel propos, — elle reprendra sa route vers l’est.

Ce qui est certain, c’est que je ne vois faire aucun préparatif de mouillage. Les ancres restent aux bossoirs, les chaînes ne sont point parées, l’équipage ne se dispose aucunement à mettre les canots à la mer.

En ce moment, le comte d’Artigas, l’ingénieur Serkö, le capitaine Spade vont se placer à l’avant, et alors se fait une manœuvre qui est inexplicable pour moi.

Ayant suivi le bastingage de bâbord, presque à la hauteur du mât de misaine, j’aperçois une petite bouée flottante qu’un des matelots s’occupe de hisser sur l’avant.

Presque aussitôt, l’eau, qui est très claire en cet endroit, s’assombrit, et il me semble voir une sorte de masse noire monter du fond. Est-ce donc un énorme cachalot qui vient respirer à la surface de la mer ?… L’Ebba est-elle menacée de quelque coup de queue formidable ?…