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face au drapeau.

l’archipel sous la sombre verdure de leurs collines. À peine si, dans le pli de certaines anfractuosités, poussent quelques genévriers, et se dessinent de maigres échantillons de ces cedars qui constituent la principale richesse des Bermudes. Quant aux roches du soubassement, elles sont couvertes d’épaisses couches de varechs, sans cesse renouvelées par les apports de la houle, et aussi de végétaux filamenteux, ces sargasses innombrables de la mer de ce nom, entre les Canaries et les îles du Cap-Vert, et dont les courants jettent des quantités énormes sur les récifs de Back-Cup.

En ce qui concerne les seuls habitants de cet îlot désolé, ils se réduisent à quelques volatiles, des bouvreuils, des « mota cyllas cyalis » au plumage bleuâtre, tandis que, par myriades, les goélands et les mouettes traversent d’une aile rapide les vapeurs tourbillonnantes du cratère.

Quand elle n’est plus qu’à deux encablures, la goélette ralentit sa marche, stoppe, — c’est le mot propre, — à l’entrée d’une passe ménagée au milieu d’un semis de roches à fleur d’eau.