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en arrière le trois-mâts encalminé, et c’est la raison pour laquelle je ne le vois plus par le travers de la goélette.

Du reste, je me garde bien d’aller interroger le capitaine Spade à ce sujet, ni même l’ingénieur Serkö : ils ne daigneraient point m’honorer d’une réponse.

À cet instant, d’ailleurs, le capitaine Spade se dirige vers l’appareil des signaux, et presse un des boutons de la plaque supérieure. Presque aussitôt, l’Ebba éprouve une assez sensible secousse à l’avant. Puis, ses voiles toujours serrées, elle reprend son extraordinaire marche vers le levant.

Deux heures après, le comte d’Artigas apparaît à l’orifice du capot du rouf et gagne sa place habituelle près du couronnement. L’ingénieur Serkö et le capitaine Spade vont aussitôt échanger quelques mots avec lui.

Tous trois braquent leurs lorgnettes marines et observent l’horizon du sud-est au nord-est.

On ne s’étonnera pas si mes regards se fixent obstinément dans cette direction. Mais, n’ayant pas de lorgnette, je n’ai rien pu distinguer au large.