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face au drapeau.

l’arrimage d’un certain nombre de ballots, qui, sans doute, viennent d’être retirés de la cale et transportés à l’arrière. Cette opération expliquerait les allées et venues bruyantes que j’ai entendues à mon réveil. Il est évident que si l’équipage s’occupe de remonter les marchandises, c’est que notre arrivée est prochaine… Nous ne sommes plus éloignés du port, et peut-être la goélette y mouillera-t-elle dans quelques heures…

Eh bien !… et le voilier qui était par notre hanche de bâbord ?… Il doit être à la même place, puisque la brise n’a pas repris depuis la veille…

Mes regards se dirigent de ce côté…

Le trois-mâts a disparu, la mer est déserte, et il n’y a pas un navire au large, pas une voile à l’horizon, ni vers le nord ni vers le sud…

Après avoir réfléchi, voici la seule explication que je puisse me donner, bien qu’elle ne soit acceptable que sous réserves : quoique je ne m’en sois pas aperçu, l’Ebba se sera remise en route pendant que je dormais, laissant