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bine, je m’aperçois qu’elle est fermée extérieurement, et cela était à prévoir.

Je dois abandonner ce projet qui, d’ailleurs, avait tant de chances d’insuccès contre lui !…

Le mieux serait de dormir, car je suis très fatigué d’esprit, si je ne le suis pas de corps. En proie à d’incessantes obsessions, à des associations d’idées contradictoires, si je pouvais les noyer dans le sommeil…

Il faut que j’y sois parvenu, puisque je viens d’être éveillé par un bruit — un bruit insolite, tel que je n’en ai point encore entendu à bord de la goélette.

Le jour commençait à blanchir la vitre de mon hublot tourné à l’est. Je consulte ma montre… Elle marque quatre heures et demie du matin.

Mon premier soin est de me demander si l’Ebba s’est remise en marche.

Non, certainement… ni avec sa voilure, ni avec son moteur. Certaines secousses se manifesteraient auxquelles je ne me tromperais pas. D’ailleurs, la mer paraît être aussi tranquille au lever du soleil qu’elle l’était la veille à son coucher. Si l’Ebba a navigué pendant