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qui paraisse me témoigner, sinon un peu de sympathie, du moins un peu d’intérêt.

Quant à Thomas Roch, je ne l’ai pas aperçu de toute la matinée, et il doit être enfermé dans sa cabine, sous l’influence de cette crise de la veille qui n’a pas encore pris fin.

J’en ai même eu la certitude, lorsque, vers trois heures après midi, le comte d’Artigas, au moment où il allait redescendre par le capot, m’a fait signe de m’approcher.

J’ignore ce qu’il me veut, ce comte d’Artigas, mais je sais bien ce que je vais lui dire.

« Est-ce que ces crises auxquelles est sujet Thomas Roch durent longtemps ?… me demande-t-il en anglais.

— Parfois quarante-huit heures, ai-je répondu.

— Et qu’y a-t-il à faire ?…

— Rien qu’à le laisser tranquille jusqu’à ce qu’il s’endorme. Après une nuit de sommeil, l’accès est terminé, et Thomas Roch reprend son état habituel d’inconscience.

— Bien, gardien Gaydon, vous lui continuerez vos soins comme à Healthful-House, si cela est nécessaire…

— Mes soins ?…