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deux jours de navigation.

Vous gênez la manœuvre ! »

La manœuvre ?… On ne manœuvre pas.

A-t-on compris que je cherchais à découvrir à quel genre de propulsion obéissait la goélette ?… C’est probable, et le capitaine Spade, qui a été témoin de cette scène, a dû deviner que je cherchais à me rendre compte de cette navigation. Même un surveillant d’hospice ne saurait être que très étonné qu’un navire, sans voilure, sans hélice, soit animé d’une pareille vitesse. Enfin, pour une raison ou pour une autre, l’avant du pont de l’Ebba m’est défendu.

Vers dix heures, la brise se lève, — une brise du nord-ouest très favorable, — et le capitaine Spade donne ses instructions au maître d’équipage.

Aussitôt celui-ci, le sifflet aux lèvres, fait hisser la grande voile, la misaine et les focs. On n’eût pas opéré avec plus de régularité et de discipline à bord d’un navire de guerre.

L’Ebba s’incline légèrement sur bâbord, et sa vitesse s’accélère notablement. Cependant le moteur n’a point cessé de fonctionner, car les voiles ne sont pas aussi pleines qu’elles