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sur le pont.

vers les haubans de bâbord et s’y accroche. Je me demande s’il ne va pas s’élancer sur les enfléchures, monter jusqu’aux barres du hunier… Si on ne l’arrête pas, il risque de choir sur le pont, ou, dans un vif mouvement de roulis, d’être jeté à la mer…

Sur un signe du capitaine Spade, des matelots accourent, le prennent à bras-le-corps, sans pouvoir lui faire lâcher les haubans, tant ses mains les serrent avec vigueur. Au cours d’une crise, je le sais, ses forces sont décuplées. Pour le maîtriser, il m’a fallu souvent appeler des gardiens à mon aide…

Cette fois, les hommes de la goélette — des gaillards taillés en force — ont raison du malheureux dément. Thomas Roch est étendu sur le pont, où deux matelots le contiennent malgré son extraordinaire résistance.

Il n’y a plus qu’à le descendre dans sa cabine, à l’y laisser au repos jusqu’à ce que cette crise ait pris fin. C’est même ce qui va être fait conformément à l’ordre donné par un nouveau personnage, dont la voix vient frapper mon oreille…

Je me retourne, et je le reconnais.