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sur le pont.

travers le hublot de la cabine. Je le ferme au moyen de sa vis, et, puisque ma porte est verrouillée à l’extérieur, le mieux est de me jeter sur le cadre, de m’endormir aux douces oscillations de cette singulière Ebba à la surface de l’Atlantique.

Le lendemain, je suis levé dès l’aube, je procède à ma toilette, je m’habille, et j’attends.

L’idée me vient aussitôt de voir si la porte de la cabine est fermée…

Non, elle ne l’est pas. Je pousse le vantail, je gravis l’échelle de fer, et me voici sur le pont.

À l’arrière, tandis que les matelots vaquent aux travaux de lavage, deux hommes, dont l’un est le capitaine, sont en train de causer. Celui-ci ne manifeste aucune surprise en m’apercevant, et, d’un signe de tête, me désigne à son compagnon.

L’autre, que je n’ai jamais vu, est un individu d’une cinquantaine d’années, barbe et chevelure noires mélangées de fils d’argent, figure ironique et fine, œil agile, physionomie intelligente. Celui-là se rapproche du type hellénique, et je n’ai plus douté qu’il fût d’origine