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face au drapeau.

et qui me seront conservées, je l’espère, jusqu’à notre arrivée à destination.

Et alors, je m’abandonne à un cours d’idées dont la première est celle-ci : c’est le comte d’Artigas qui avait préparé cette affaire d’enlèvement, c’est lui qui est l’auteur du rapt de Thomas Roch, et nul doute que l’inventeur français ne soit installé dans une non moins confortable cabine à bord de l’Ebba.

En somme, qui est-il, ce personnage ?… D’où vient-il, cet étranger ?… S’il s’est emparé de Thomas Roch, est-ce donc qu’il veut, à n’importe quel prix, s’approprier le secret de son Fulgurateur ?… C’est vraisemblable. Aussi devrai-je prendre garde à ne point trahir mon identité, car toute chance de redevenir libre m’échapperait, si l’on apprenait la vérité sur mon compte.

Mais que de mystères à percer, que d’inexplicable à expliquer, — l’origine de ce d’Artigas, ses intentions pour l’avenir, la direction que suit sa goélette, le port auquel elle est attachée… et aussi cette navigation, sans voile et sans hélice, avec une vitesse d’au moins dix milles à l’heure !…

Enfin, avec le soir, un air plus frais pénètre à