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sur le pont.

Nulle trace de ces bouillonnements qu’aurait produits la rotation d’une hélice… Rien qu’un sillage plat, s’étendant à trois ou quatre encablures, tel qu’en laisse un bâtiment entraîné par une voilure puissante…

Mais quel est donc l’engin propulsif qui donne à cette goélette cette merveilleuse vitesse ? Je l’ai dit, le vent est plutôt défavorable, la mer ne se soulève qu’en de longues ondulations qui ne déferlent pas…

Je le saurai pourtant, et, sans que l’équipage se préoccupe de ma personne, je retourne vers l’avant.

Arrivé près du capot du poste, me voici en présence d’un homme dont la figure ne m’est pas inconnue… Accoudé tout à côté, cet homme me laisse approcher de lui et me regarde… Il semble attendre que je lui adresse la parole…

La mémoire me revient… C’est le personnage qui accompagnait le comte d’Artigas pendant sa visite à Healthful-House. Oui… il n’y a pas d’erreur…

Ainsi, c’est ce riche étranger qui a enlevé Thomas Roch, et je suis à bord de l’Ebba, son yacht bien connu sur ces parages de l’Est-