Page:Verne - Face au drapeau, Hetzel, 1915.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

109
sur le pont.

de serrure s’est produit, et la porte s’est ouverte. La lueur d’un fanal a dissipé la profonde obscurité au milieu de laquelle j’étais plongé depuis mon arrivée à bord.

Deux hommes ont apparu, que je n’ai pas eu le loisir de dévisager. Ces deux hommes m’ont saisi par les bras, et un épais morceau de toile a enveloppé ma tête, de telle sorte qu’il me fut impossible de rien voir.

Que signifiait cette précaution ?… Qu’allait-on faire de moi ?… J’ai voulu me débattre… On m’a solidement maintenu… J’ai interrogé… Je n’ai pu obtenir aucune réponse. Quelques paroles ont été échangées entre ces hommes, dans une langue que je ne comprenais pas, et dont je n’ai pu reconnaître la provenance.

Décidément, on usait de peu d’égards envers moi ! Il est vrai, un gardien de fous, pourquoi se gêner avec un si infime personnage ?… Mais je ne suis pas bien sûr que l’ingénieur Simon Hart eût été l’objet de meilleurs traitements.

Cette fois, cependant, on ne m’a pas bâillonné, on ne m’a lié ni les bras ni les jambes. On s’est contenté de me tenir vigoureusement, et je n’aurais pu fuir.