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face au drapeau.

bord… C’est à se demander s’il y a sur ce navire d’autres êtres vivants que moi…

À présent, je me sens envahir par une sorte de torpeur… L’atmosphère est viciée… La respiration me manque… Ma poitrine est comme écrasée d’un poids dont je ne puis me délivrer…

Je veux résister… C’est impossible… J’ai dû m’étendre dans un coin et me débarrasser d’une partie de mes vêtements, tant la température est élevée… Mes paupières s’alourdissent, se ferment, et je tombe dans une prostration, qui va me plonger en un lourd et irrésistible sommeil…

Combien de temps ai-je dormi ?… Je l’ignore. Fait-il nuit, fait-il jour ?… Je ne saurais le dire. Mais, ce que j’observe en premier lieu, c’est que ma respiration est plus facile. Mes poumons s’emplissent d’un air qui n’est plus empoisonné d’acide carbonique.

Est-ce que cet air a été renouvelé tandis que je dormais ?… Le compartiment a-t-il été ouvert ?… Quelqu’un est-il entré dans cet étroit réduit ?…

Oui… et j’en ai la preuve.

Ma main — au hasard — vient de saisir un objet,