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où suis-je ?

aura pris le large, il ne pourra échapper aux oscillations de la houle, qui, même alors que la brise est tombée, se fait toujours sentir pour les bâtiments de moyenne grandeur. À moins d’être à bord d’un croiseur ou d’un cuirassé… et ce n’est pas le cas, j’imagine !

En ce moment, il me semble bien… En effet… je ne me trompe pas… Un bruit se produit à l’intérieur… un bruit de pas… Ces pas se rapprochent de la cloison de tôle, dans laquelle est percée la porte du compartiment… Ce sont des hommes de l’équipage, sans doute… Cette porte va-t-elle s’ouvrir enfin ?… J’écoute… Des gens parlent, et j’entends leur voix… mais je ne puis les comprendre… Ils se servent d’une langue qui m’est inconnue… J’appelle… je crie… Pas de réponse !

Il n’y a donc qu’à attendre, attendre, attendre ! Ce mot-là, je me le répète, et il bat dans ma pauvre tête comme le battant d’une cloche !

Essayons de calculer le temps qui s’est écoulé.

En somme, je ne puis pas l’évaluer à moins de quatre ou cinq heures depuis que le navire