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deux ans de vacances.

« C’est bien ! dit Briant. Un de ces matins, nous organiserons une chasse qui pourra être très fructueuse !

— À coup sûr, répondit Moko, et trois ou quatre coups de fusil nous donneront de ces pigeons par douzaines. Quant aux nids, en s’affalant au bout d’une corde, il ne sera peut-être pas très difficile de s’en emparer.

— C’est convenu, dit Gordon. En attendant, si, demain, Doniphan veut se mettre en chasse ?…

— Nous ne demandons pas mieux ! répliqua Doniphan. Webb, Cross et Wilcox viendront avec moi ?…

— Très volontiers, répondirent les trois jeunes garçons, enchantés de pouvoir faire le coup de feu contre ces milliers de volatiles.

— Cependant, fit observer Briant, je vous recommande de ne pas tuer trop de pigeons ! Nous saurons bien les retrouver, lorsque nous en aurons besoin. Il importe avant tout de ne pas gaspiller inutilement le plomb et la poudre…

— Bon !… bon !… répondit Doniphan, qui ne supportait guère les observations, surtout quand elles venaient de Briant. Nous n’en sommes pas à notre premier coup de fusil, et nous n’avons que faire de conseils ! »

Une heure après, Moko vint annoncer que le déjeuner était prêt. Tous remontèrent en hâte à bord du schooner et prirent place dans la salle à manger. Par suite de la gîte que donnait le yacht, la table penchait sensiblement sur bâbord. Mais cela n’était pas pour gêner des enfants habitués aux coups de roulis. Les coquillages, plus particulièrement les moules, furent déclarés excellents, bien que leur assaisonnement laissât à désirer. Mais, à cet âge, l’appétit n’est-il pas toujours le meilleur condiment ? Du biscuit, un bon morceau de corn-beef, de l’eau fraîche, prise à l’embouchure du rio au moment de la basse mer pour qu’elle n’eût point un goût saumâtre, et qui fut additionnée de quelques gouttes de brandy, cela fit un repas très acceptable.

L’après-midi fut employé à divers travaux d’aménagement de