Page:Verne - Deux Ans de vacances, Hetzel, 1909.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
deux ans de vacances.

vents d’ouest – on devait s’attendre à de fortes chaleurs pendant l’été, à de grands froids pendant l’hiver. Heureusement, il y avait à bord quantité de ces vêtements qui sont indispensables à une excursion de plusieurs semaines, car on ne saurait trop se couvrir à la mer. En outre, les coffres de l’équipage fournirent des pantalons, des vareuses de laine, des capotes cirées, des tricots épais, qu’il serait facile d’adapter à la taille des grands et des petits – ce qui permettrait d’affronter les rigueurs de la saison hivernale. Il va sans dire que, si les circonstances obligeaient à abandonner le schooner pour une demeure plus sûre, chacun emporterait sa literie complète, les cadres étant bien garnis de matelas, de draps, d’oreillers, de couvertures, et, avec des soins, ces divers objets pourraient durer longtemps…

Longtemps !… Un mot qui peut-être signifiait toujours !

Voici maintenant ce que Gordon nota sur son carnet à l’article des instruments de bord : deux baromètres anéroïdes, un thermomètre centigrade à esprit-de-vin, deux montres marines, plusieurs de ces trompes ou cornets de cuivre dont on se sert pendant les brumes et qui se font entendre à de longues distances, trois lunettes à petite et longue portée, une boussole d’habitacle et deux autres d’un modèle réduit, un storm-glass indiquant l’approche des tempêtes, enfin plusieurs pavillons du Royaume-Uni, sans compter toute la série des pavillons qui permettent de communiquer en mer d’un navire à l’autre. Enfin, il y avait aussi un de ces Halketts-boats, petits canots en caoutchouc, qui se replient comme une valise et suffisent à la traversée d’une rivière ou d’un lac.

Quant aux outils, le coffre du menuisier en renfermait un assortiment assez complet sans compter des sacs de clous, de tire-fonds et de vis, des ferrures de toutes sortes pour les petites réparations du yacht. De même, boutons, fil et aiguilles ne manquaient point, car, en prévision de fréquents raccommodages, les mères de ces enfants avaient pris leurs précautions. Ils ne risqueraient pas, non plus, d’être privés de feu ; avec une ample provision d’allumettes, les