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deux ans de vacances.

En descendant le rio Zealand, la chaloupe ne pouvait aller plus vite que le courant, qui n’était pas très rapide. Et, d’ailleurs, vers midi, à la hauteur de la fondrière de Bogs-woods, Evans dut faire jeter l’ancre.

En effet, en cette partie du cours d’eau, le lit était peu profond, et l’embarcation, très chargée, aurait risqué de s’échouer. Mieux valait attendre le flux, puis repartir avec la marée descendante.

La halte dura six heures environ. Les passagers en profitèrent pour faire un bon repas, après lequel Wilcox et Cross allèrent tirer quelques bécassines sur la lisière des South-moors.

De l’arrière de la chaloupe, Doniphan put même abattre deux superbes tinamous, qui voletaient au-dessus de la rive droite. Du coup, il était guéri.

Il était fort tard, lorsque l’embarcation arriva à l’embouchure du rio. Aussi, comme l’obscurité ne permettait guère de se diriger entre les passes du récif, Evans, en marin prudent, voulut attendre au lendemain pour prendre la mer.

Nuit paisible, s’il en fut. Le vent était tombé avec le soir, et, lorsque les oiseaux marins, les pétrels, les mouettes, les goélands, eurent regagné les trous de roches, un silence absolu régna sur Sloughi-bay.

Le lendemain, la brise venant de terre, la mer serait belle jusqu’à la pointe extrême des South-moors. Il fallait en profiter pour franchir une vingtaine de milles, pendant lesquels la houle eût été dure, si le vent fût venu du large.

Dès la pointe du jour, Evans fit hisser la misaine, le tapecul et le foc. Alors, la chaloupe, dirigée d’une main sûre par le master, sortit du rio Zealand.

En ce moment, tous les regards se portèrent sur la crête d’Auckland-hill, puis, sur les dernières roches de Sloughi-bay, qui disparurent au tournant d’American-Cape.

Et un coup de canon fut tiré, suivi d’un triple hurrah, pendant que le pavillon du Royaume-Uni se développait à la corne de l’embarcation.