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deux ans de vacances.

« Mes garçons, nous avons bien les outils ; mais ce qui nous manque, c’est de quoi réparer la membrure et le bordage. Or, il y a précisément à French-den des planches et des courbes qui proviennent de la coque du Sloughi, et, si nous pouvions conduire l’embarcation au rio Zealand…

— C’est à quoi je songeais, répondit Briant. Est-ce que c’est impossible, master Evans ?

— Je ne le pense pas, reprit Evans. Puisque la chaloupe est bien venue des Severn-shores jusqu’à Bear-rock, elle peut bien aller de Bear-rock jusqu’au rio Zealand ? Là, le travail se ferait plus aisément, et c’est de French-den que nous repartirions pour gagner Sloughi-bay, où nous prendrions la mer ! »

Incontestablement, si ce projet était réalisable, on n’en pouvait imaginer un meilleur. Aussi fut-il décidé que l’on profiterait de la marée du lendemain pour remonter l’East-river en remorquant la chaloupe au moyen de la yole.

Tout d’abord, Evans s’occupa d’aveugler, tant bien que mal, les voies d’eau de l’embarcation avec des bouchons d’étoupe qu’il avait apportés de French-den, et ce premier travail ne se termina que très avant dans la soirée.

La nuit se passa tranquillement au fond de la grotte, où Doniphan et ses compagnons avaient élu domicile, lors de leur première visite à Deception-bay.

Le lendemain, au petit jour, la chaloupe ayant été mise à la remorque de la yole, Evans, Briant et Baxter repartirent avec le flot montant. En manœuvrant les avirons, tant que la marée se fit sentir, ils s’en tirèrent. Mais, dès que le jusant eut pris de la force, l’embarcation, alourdie par l’eau qui y pénétrait, ne fut pas remorquée sans grande peine. Aussi était-il cinq heures du soir, lorsque la yole atteignit la rive droite de Family-lake.

Le master ne jugea pas prudent de s’exposer, dans ces conditions, à une traversée nocturne.

D’ailleurs, le vent tendait à mollir avec le soir, et, très probablement,