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deux ans de vacances.

Aussi, Evans, Briant, Gordon, Cross, Wilcox couraient-ils à perte d’haleine, espérant atteindre Sport-terrace, avant que Walston, Book et Brandt se fussent mis en sûreté au-delà du rio. Quant à tirer sur eux à la distance où ils se trouvaient, c’eût été s’exposer à frapper Jacques et Costar en même temps.

Mais Phann était là. Il venait de bondir sur Brandt et le tenait à la gorge. Celui-ci, très gêné pour se défendre contre le chien, dut lâcher Costar, pendant que Walston se hâtait d’entraîner Jacques vers la yole…

Soudain, un homme s’élança hors du hall.

C’était Forbes.

Venait-il se joindre à ses anciens compagnons de crime après avoir forcé la porte du réduit ? Walston n’en douta pas.

« À moi, Forbes !… Viens… Viens ! » lui cria-t-il.

Evans s’était arrêté, et il allait faire feu, lorsqu’il vit Forbes se jeter sur Walston.

Walston, surpris par cette agression à laquelle il ne pouvait s’attendre, fut obligé d’abandonner Jacques, et, se retournant, il frappa Forbes d’un coup de coutelas.

Forbes tomba aux pieds de Walston.

Cela s’était fait si vite qu’à ce moment, Evans, Briant, Gordon, Service et Wilcox étaient encore à une centaine de pas de Sport-terrace.

Walston voulut alors ressaisir Jacques, afin de l’emporter jusqu’à la yole, où Book l’attendait avec Brandt, lequel était parvenu à se débarrasser du chien.

Il n’en eut pas le temps. Jacques, qui était armé d’un revolver, le lui déchargea en pleine poitrine. C’est à peine si Walston, grièvement blessé, eut la force de ramper vers ses deux compagnons qui le prirent dans leurs bras, l’embarquèrent et repoussèrent vigoureusement la yole.

En ce moment, retentit une violente détonation. Une volée de mitraille cingla les eaux du rio.