Page:Verne - Deux Ans de vacances, Hetzel, 1909.djvu/463

Cette page a été validée par deux contributeurs.
445
deux ans de vacances.

Un instant après, ayant rejoint Doniphan, tous faisaient cercle autour d’un corps étendu au milieu des herbes et qui ne donnait plus signe de vie.

« Celui-là, c’est Pike ! dit Evans. Le coquin est bien mort ! Si le diable s’est mis en chasse aujourd’hui, il ne reviendra pas bredouille ! Un de moins !

— Les autres ne peuvent être éloignés ! fit observer Wilcox.

— Non, mon garçon ! Aussi, ne nous découvrons pas !… À genoux !… À genoux !… »

Troisième détonation venant de la gauche, cette fois. Service, qui n’avait pas assez promptement baissé la tête, eut son front rasé par une balle.

« Tu es blessé ?… s’écria Gordon en courant à lui.

— Ce n’est rien, Gordon, ce n’est rien ! répondit Service. Une égratignure seulement ! »

En ce moment, il importait de ne point se séparer. Pike tué, restaient encore Walston et quatre des siens, qui devaient être postés à petite distance derrière les arbres. Aussi Evans et les autres, accroupis entre les herbes, formaient-ils un groupe compact, prêt à la défensive, de quelque côté que vînt l’attaque.

Tout à coup, Garnett s’écria :

« Où est donc Briant ?

— Je ne le vois plus ! » répondit Wilcox.

En effet, Briant avait disparu, et comme les aboiements de Phann retentissaient encore avec plus de violence, il était à craindre que le hardi garçon ne fût aux prises avec quelques hommes de la bande.

« Briant… Briant !… » cria Doniphan.

Et tous, inconsidérément peut-être, se jetèrent sur les traces de Phann. Evans n’avait pu les retenir. Ils allaient d’arbre en arbre, gagnant du terrain.

« Gare, master, gare ! » cria soudain Cross, qui venait de se jeter à plat ventre.

Instinctivement, le master baissa la tête, au moment où une balle